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Roadburn 2013 : journal de bord jour 04 - Dag Tilburg !
21 avril : ceux qui sont encore là émergent, la tête comme dans un cor des Alpes, certains compagnons étant déjà partis pour nous laisser affronter seuls cette ultime semi-journée qu'est l'Afterburner. Semi-journée car nous n'aurons la possibilité de couvrir la journée que jusqu'à Spiritual Beggars, obligations professionnelles obligent. L'Afterburner est toujours un moment d'apaisement et même cette année alors qu'il a été pour la première fois soldout, nous ressentons, comme à chaque fois à cette période du festival, que Tilburg remet doucement un pied dans la normalité.
Plus rien dans le frigo du bungalow, nous fonçons au Dudok, le café restaurant en dessous du Het Patronaat sur la rue principale du festival. Durant les 3 derniers jours, le restaurant Dudok a été l'hôte de tables de merch supplémentaires mais aussi un endroit où quelques artistes illustrateurs dont Manuel Tinnemans ont pu présenter leurs œuvres. Je repère rapidement l'énorme poster de la pochette de "Drought", dernier album de Deathspell Omega, dont Manuel Tinnemans est justement l'auteur, vestige des 3 derniers jours d'exposition. Je sors mes yeux de biche et demande à la serveuse s’il peut être mien, ce qui sera le cas 10 minutes plus tard (woot!).
Le temps de terminer notre repas et de chopper des affiches du festival et nous filons à la main stage où Astra, groupe de prog rock originaire de San Diego et signé chez Rise Above, se prépare à jouer. La salle se remplira comme hier rapidement lorsque le groupe commencera à jouer, n'ayant d'autant plus pas d’autres groupes en face au même moment. Quelle agréable surprise que ce groupe sur scène. J'aurais cru ça emmerdant de par l'aspect prog, mais vraiment pas. Musiciens émérites, généreux, avec un son pour le coup dans cette salle bien comme il faut. Le groupe prendra possession de la main stage le temps de caser des morceaux comme Quake Meat, The Weirding ou The Black Chord aux accents Crimsoniens. Joie.
Le projet qui suivra sera Nihill, du black néérlandais signé chez Hydrahead. Curieux je suis, de plus ce sera la première dose du genre au festival (oui je n'étais malheureusement pas devant Ash Borer). Le groupe officiera dans la petite Green Room, seule et unique petite salle du 013 restée ouverte pour l'Afterburner. Le public est venu nombreux et le groupe ouvrira les hostilités devant un parterre rempli et dans une pénombre de circonstance brisée uniquement par quelques projections dark. Le chanteur, gigantesque bonhomme au crâne chauve surplombe les lieux et hurle ses paroles comme tout bon frontman de groupe du genre. Après quelques morceaux, et ce même avec toute l'énergie qu'y met le groupe, on ne trouve pas ça renversant. Du black avec ses blasts, ses cris, sans pour autant avoir le petit truc qui vient te chercher aux tripes. Tant pis.
On s'arrache aussitôt pour pécho l'Allemand Michael Rother, figure majeure de la musique expérimentale et krautrock qui présentait la musique de Neu! et Harmonia. Et quelle classe ! On en est arrivés entre nous à penser que c'est le jumeau positif de Michael Gira. Imaginez Michael Gira souriant avec bonhomie exécutant une musique électronique rétro et guillerette. Voilà, vous avez ce que nous avons vécu avec Michael Rother. Un beau moment de musique qui donne envie de perfectionner sa culture dans le style en question. Merci le Roadburn !
Le dernier jour on est fatigués mais vaillants, on décide de lâcher Rother pour foncer dans la Green Room retrouver, complètement sans savoir ce qui nous attendait, le groupe Golden Void. La seule chose que je savais c'était qu'il s'agissait ici d'un projet du chanteur guitariste d'Earthless Isaiah Mitchell et que le groupe était signé chez Thrill Jockey. On arrive et le groupe baigne dans une projection d'une illustration de brins de blé avec le nom du projet en haut, relaxant. Le guitariste chanteur pose son matos, s'accorde en papotant avec les photographes au premier rang avec une gentillesse notable ("hey, vous devez être crevés de prendre des photos depuis 4 jours...").
Tout ce qui suivra ne sera qu'adjectif qualificatif positif. Les bras tendus vers le ciel, la claque est totale. Je sais aujourd'hui que 3 des membres du groupe jouent ensemble depuis qu'ils sont adolescents et ça se sentait. Plaisir de jouer, maîtrise et cohérence ont été les maîtres-mots de ce concert. Ah et j'oubliais, génie de composition, en tout cas c'est ce que je me disais en écoutant, bouche bée, le morceau Atlantis, qu’un membre de l'audience qualifiera tout simplement de meilleur morceau sur Terre (à vous de le trouver sur Youtube).
Nous quittons la salle avec la sensation d'avoir déjà passé une moitié de journée extrêmement bénéfique musicalement, et nous nous rendons à la main stage qui était maintenant le terrain de jeu de Spiritual Beggars, dernier groupe du festival pour l'équipe. Le projet suédois est aussi celui du guitariste d'Arch Enemy et Carcass Michael Amott. 2 groupes que je ne survole jamais, pour autant l'étiquette Stoner metal qui colle à Spiritual Beggars me rendait évidemment curieux. Les mecs entrent en scène et conquissent rapidement la foule et je me sens très vite seul. L'attitude, la voix, tout me paraît être la mauvaise équation pour tripper. Tout est définitivement trop metal. Je me fais vieux...
L'heure pour nous de reprendre la route est venue. Le coffre plein de vinyls, posters, t-shirts, la voiture le nez en l'air, nous repartons en direction d'un coucher de soleil qui semble nous infliger une contemplation éphémère et silencieuse des derniers jours vécus.
Dag Tilburg, het was gezellig !
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