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Desertfest Anvers 2015 - Jour 02 : "La magie du désert"

Portrait de Floriane
Desertfest Anvers 2015 - Jour 02 : "La magie du désert"

Le samedi représente pour le Pélican sa journée la plus remplie. De bonne heure (15h du matin), le festival reprend violemment avec Pendejo sur la Vulture Stage. Magnifique mise en bouche qui évapore les dernières effluves de la veille à grand coup d'insultes en castillan. Ce deuxième jour est riche en claques plus ou moins attendues, en belles découvertes et en souvenirs inaltérables ! Une nouvelle fois, un grand merci au Desertfest pour la qualité de son affiche.

Tempête dans le Trix !

Pendejo donc, alias « abruti », ouvre sur la petite scène. Les amateurs sont peu nombreux, et les absents ont bien évidemment tort ! Les Hollandais réveillent le Desertfest avec des riffs agressifs et insultants. Impossible de tenir en place, et ce malgré la gueule de bois et la fatigue. Il ne faudra que quelques notes à Pendejo pour nous décrocher de grands sourires. C'est la tempête dans le Trix ! Le charismatique frontman occupe tout l'espace, scrute son public comme un pirate scruterait l'horizon, implique le spectateur ahuri dans sa folie, puis renverse sa bière matinale sur sa setlist. Le chant en espagnol passe décidément très bien, tout comme les incartades de la trompette, rondement menées à la pédale d'effet. On se régale du show tout en bougeant nerveusement genoux et nuques. Une cure de minceur en somme.

Le charismatique frontman occupe tout l'espace, scrute son public comme un pirate scruterait l'horizon, implique le spectateur ahuri dans sa folie, puis renverse sa bière matinale sur sa setlist

La vie en vert

C'est la bouche en cœur et le rictus légèrement niais que je me place pour Belzebong. Instantanément, la salle se remplie de vert. Pour ceux qui ne le savent pas encore, Belzebong aime beaucoup beaucoup l'herbe… Derrière les guitares, d'artisanaux morceaux de scotchs annoncent la couleur : « smoke weed now », tandis que la batterie arbore une décoration végétale des plus surprenante. Exit le spectacle verdoyant, c'est une véritable vague de lourdeur qui s’abat sur le Desertfest pendant les 40 minutes du génial set des Polonais.

 

L'éternel dilemme du festivalier : les concerts qui se chevauchent…

Voulant voir et Deville et Banda de la Muerte, je décide d'utiliser mon don d’ubiquité et de faire les deux. D'un côté Banda de la Muerte propose un son très proche du Black, et qui s'apprécie dans les excellentes conditions de la Canyon Stage. Gros bémol, le chant en espagnol ne se digère pas aussi bien que chez Pendejo. La langue de Shakespeare restant à mes yeux très musicale et parfaitement adaptée au style choisi. Ce sera là le seul reproche que je ferai aux Argentins. En véritable showman, Banda de la Muerte captive autant qu'il décolle les tympans !

Le quatuor de Deville, change de registre du tout au tout. Menés par une voix rauque très sensuelle, un peu à la Chris Cornell, les Américains jouent avec des effets Hard-Rock/Stoner. Malgré une section rythmique écrasante, Deville ne lâche sous aucun prétexte son côté sexy. Un régal !

 

De bûche en bûche

Autre grand moment du festival : Monomyth. Je ne crois pas exagérer en avançant que peu sont les spectateurs déçus de ce set. A deux claviers au départ, le concert se termine avec un seul instrument à touche, le premier étant remplacé par une guitare. Tous les effets sont permis. Aucune limite. Monomyth explore la musique dans ses moindres retranchements! Les lumières sont particulièrement bien travaillées et se posent avec pertinence tantôt sur les rondeurs de la basse, tantôt sur l'hystérie de la batterie. Le son de Monomyth est très difficile à décrire, il fait et défait, il emporte et replie. On en sort changé, retourné.

Monomyth explore la musique dans ses moindres retranchements

Avant de tendre une furtive oreille sur le show huilé de Greenleaf, ma curiosité me guide jusqu'à la scène où Sunder embraie ses premiers accords. Les Lyonnais m'avaient fait forte impression avec leur album Some Kind Of Sorcery, paru sous l'appellation de The Socks. La version Sunder est tout autre ; peut-être un poil moins énergique mais tout autant psychédélique. Certainement beaucoup plus sombre et réfléchie. Le quatuor réinvente le son les seventies avec brio et originalité.

 

Sous les éclairs des stroboscopes

Belle surprise du fest également, le set de Mars Red Sky. Le trio qui joue décidément très très fort,  surprend de par l'exceptionnelle énergie et cohésion qu'il dégage ce soir. Si les stroboscopes du début semblent fatiguer le bassiste, ils provoquent un réel enthousiasme dans l'assemblée visiblement « au top de sa forme ».  Échouée au bord de la scène, une brochette d'habitués profite des notes crystallines du chant pour se mettre à sourire bêtement tandis que le fond de la salle se fatigue les cervicales sur la lourdeur de la section rythmique. Pour la dernière date de leur tournée, les Bordelais nous offrent un joli best of de leurs tubes, mijoté avec ferveur comme si leur vie en dépendait ! L'effet festival peut-être ? Mention spéciale au magique Way To Rome, issu de leur premier album, qui fait briller de petites étoiles dans les yeux du public.

 

Échouée au bord de la scène, une brochette d'habitués profite des premières notes pour se mettre à sourire bêtement tandis que le fond de la salle se fatigue les cervicales

La suite s'avère beaucoup moins glamour car, réquisitionnée par nos amis et partenaires des Stoned Gatherings, j'assiste avec effroi au broyage buccal et dentaire d'un billet de 20€, suivi de discussions hautement confidentielles avec toute une branche de la Mafia psychédélique londonienne… Le Desertfest c'est décidément une expérience à part entière !

Crédits photos : Patrick Baleydier

Journaliste - rédactrice, à l’affût des nouveautés rockailleuses venues du désert et d'ailleurs...

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