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Vandamn! + Bridges To Dreams + Cope + Goose 21/08/10 @ l'Esco

Portrait de William
Vandamn! + Bridges To Dreams + Cope + Goose 21/08/10 @ l'Esco

« Une invitation, ça ne se refuse pas! » C'est ce que me disait ma maman quand j'étais petit. Elle doit être fière de moi aujourd'hui parce que je continue à l'écouter même à plusieurs centaines de kilomètres de ma bonne vieille maison. Je m'explique, nous avons reçu une invitation de la part du groupe montréalais VANDAMN! pour couvrir leur folie musicale au Bar L'Escogriffe samedi dernier. J'ai donc pris mes responsabilités, me suis brossé les dents et ai pris la poudre d'escampette pour ce joli bar que j'affectionne tant.

Évidemment, ce n'est pas donné à tout le monde d'être aussi enjoué et motivé que moi pour ce genre de concert. C'est donc seulement devant une dizaine de personnes que le premier groupe a fait son entrée. Heureusement, les jeunes musiciens de Goose agissaient avec maturité et focussaient sur les gens présents au lieu d'insulter ceux qui n'avaient pas fait l'effort de se déplacer. Si seulement tous les jeunes et moins jeunes du monde musical étaient ainsi… enfin, c'est une parenthèse sans importance. Passons aux choses sérieuses, il est clair que vous ne connaissez pas Goose, alors on règle le problème dès maintenant! C'est un quatuor de Post-Hardcore originaire d'Edmonton, oui oui vous avez bien entendu! Du Post-Hardcore d'Alberta, on aura décidément tout vu!

Croyez-le ou non, le résultat était vraiment plaisant au premier coup d'oeil grâce à des riffs très planants rappelant un Post-Rock bien solide. Le tout était agrémenté de vocaux typiquement hardcore, le chant n'était pas très facile à capter en concert puisque le vocaliste avait une extinction de voix… mais disons que sur CD on peut voir qu'il a un bon potentiel. Goose a joué environ vingt minutes, mais j'ai bien apprécié le résultat. Ce n'était définitivement pas les classes majeures, mais pour une première visite en sol montréalais, on ne peut pas se plaindre de ce que le groupe a proposé en concert. Pour conclure avec eux, j'ai quelques démos en ma possession, alors avis aux intéressés. C'est gratos!

Puisque l'ambiance était déjà au rodéo avec la présence des mecs de l'Alberta (… je sais que les rodéos sont à Calgary, mais soyez indulgents…), et bien pourquoi ne pas poursuivre avec une autre formation de la même province? Cependant, je dois vous dire que mon attitude joyeuse a pris le bord plutôt rapidement quand j'ai vu ce que Cope était capable de faire. Je ne m'attendais aucunement à ce qui s'en venait. C'était littéralement un hybride entre Converge et Gaza, que voulez-vous de plus sombre et dérangé? Rien! J'étais complètement transporté par la noirceur et la folie de leur hardcore sans pitié. Le chanteur était une bête de scène, il démolissait le plafond avec sa tête et allait terminer les chansons à genoux dans un élan émotif incontrôlable.

La performance était tellement intense que nous nous dévisagions dans la salle en nous demandant quel phénomène se dressait devant nos yeux. Toute cette énergie a donné lieu à de la démolition d'instruments vers la fin de la prestation, les cymbales gisaient éparpillées un peu partout dans la salle et les musiciens arboraient un sourire maléfique en regardant le carnage qu'ils avaient causé. Décidément, il y a de la relève à Edmonton et disons que si Cope passe proche de chez vous… couchez les enfants, verrouillez les portes pour les protéger de ces musiciens maléfiques et allez voir le concert ensuite!

Un peu de répit et quelques bières en plus nous menèrent vers la formation la plus tranquille de la soirée. C'était montréalais, et cela arrivait à un moment idéal. Une bonne performance instrumentale entre deux formations destructrices, c'est tout ce qu'on voulait. Bridges To Dreams a su livrer la marchandise et nous garder captivé durant près de 30 minutes, même si nous avions moins à nous mettre sous la dent au niveau énergie. Les images du vocaliste de Cope me restaient en tête et j'avais un peu de mal à faire le vide. C'est un problème qui s'est estompé après quelques morceaux, la qualité du matériel ayant tout pour nous faire planer. J'adorais leur sonorité, c'était entre l'ambiant et le hardcore, parsemé de petites subtilités similaires à Sunn O))) et Earth.

La présence d'une guitare typiquement Post-Rock apportait une autre saveur à leur composition. Malgré le surplus d'influences, le résultat était bien homogène et efficace. Le trio de musiciens s'en est bien tiré, même si par brefs moments on pouvait sentir un léger manque. Il faut dire qu'il y avait un chanteur par le passé et que certaines compos auraient sans doute bénéficiées de cet apport. Par contre, une visite sur leur myspace vous fera oublier ma dernière phrase. Bridges To Dreams excelle en instrumental et se dirige de plus en plus vers de l'ambiant et de l'expérimental. Malheureusement, la setlist de samedi semblait être faite pour les fans de hardcore. Étant un maniaque d'expérimentation j'aurais préféré entendre des choses plus down-tempo et recherchées, mais je comprends la motivation derrière tout ça. Pour votre information, ils seront en concert avec Engineer le samedi 28 août à la Casa Del Popolo, avis aux intéressés. Et j'en suis un!

(Petite parenthèse, vous devriez regarder la formation Dead Fawn. C'est un projet d'ambiant improvisé, et c'est incarné par certains musiciens de BtD. Une belle découverte à leur kiosque de marchandises!)

Nous étions déjà rendus au quatrième groupe de la soirée et non le moindre. C'était évidemment le groupe hardcore montréalais VANDAMN!, qui nous attendait de pied ferme. Au menu, de la grosse artillerie à la guitare et une dynamique vocale des plus violentes et entrainantes. Ce propos a été rapidement confirmé par le masque de lutteur mexicain que portait fièrement le chanteur Patrick. On ne pouvait pas demander plus brutal comme costume, mais le masque a vite pris le bord et les musiciens se sont empressés d'exhiber leurs muscles au grand air de L'Esco, c'était très compréhensible vu la chaleur incontrôlable qui régnait dans la pièce. Sinon, les autres musiciens qui avaient gardé leurs chandails faisaient de l'excellente publicité pour Le Kraken, je crois qu'il y avait deux ou trois membres qui encourageaient nos monstres marins favoris en arborant leur fameux t-shirt noir.

J'étais réellement en train de faire une belle découverte musicale, c'était une véritable bombe en concert. Le chanteur dominait le ring, si je peux me permettre l'expression. Son chant était cru et efficace, malheureusement la mauvaise qualité sonore de l'endroit ne nous permettait pas de bien comprendre toute la puissance de sa voix. Alors, c'est évidemment à revoir dans une autre salle aussitôt que possible. Quoique moins post que la plupart des autres formations, je crois que VANDAMN! mérite amplement sa place sur un site comme Pelecanus.net. Les fans de Post-Hardcore y retrouveront un son et une énergie qui les charmeront assurément. D'ailleurs, l'EP parut en 2008, est désormais disponible gratuitement sur le web. Plusieurs nouveaux morceaux ont été joués samedi et on nous promet un disque pour bientôt, restez donc à l'affût.

À mon avis, VANDAMN! est loin de quitter la scène musicale montréalaise et je crois que leur futur est très prometteur. Jetez un coup d'oeil au myspace et joignez vous à moi lors d'un prochain concert pour une bonne claque. Je vais terminer ma chronique avec deux mots qui résument bien toutes les émotions vécues durant cette soirée. Puissance et destruction!

Chroniqueur montréalais pour Pelecanus depuis juin 2010 ayant participé à l'organisation de concerts ainsi qu'au défunt projet de webradio.

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