Premonition 13 - Premonition 13 (2011)

Le Rock est une religion. Quiconque vous dira le contraire ou ne l'envisagera pas de la sorte est un fumier fumiste de la pire espèce. Un infidèle à soumettre à la Question!!! Et comme les cultes des Temps Anciens qui faisaient la part belle aux libations, bacchanales, sacrifices humains et autres petits bonheurs de la vie - car oui, on savait s’amuser en ce temps-là - une religion polythéiste de surcroît! Ses représentants sur terre, pour ne parler que de ceux qui foulent les scènes, se nomment Lemmy Kilmister, Scott Kelly, Dave Grohl, Matt Pike et... Scott Weinrich, plus communément appelé Wino. On lui doit déjà plusieurs piliers du Rock : Saint Vitus, The Hidden Hand, Spirit Caravan, The Obsessed, Shrinebuilder, un album solo, plus un acoustique ("Adrift") et maintenant : Premonition 13.

Accompagné de Jim Karow (voix et guitare) et Matthew Clark (batterie), sans bassiste « fixe » pour le moment (Karow et Wino s’y collent), Premonition 13 a des relents de Spirit Caravan et The Hidden Hand. Qui s’en plaindrait ?! Après un 7 pouces plus que réussi, je peux enfin jeter en offrande à ma paire d'oreilles pieuses l'album éponyme. Neuf titres, ou plutôt huit, puisque le cinquième n'est qu'un prélude, d'un rock envoûtant et envoûté qui baignent dans des effluves d'un encens bien particulier, fort, poivré. Alternant morceaux longs et courts, et pas forcément selon la vieille recette « moins de temps, plus de puissance de frappe », la musique de Premonition 13 a un aspect visuel, cinématique. Bien plus que tout ce que j’ai pu écouter de Wino auparavant. Ce « truc » qui fait que des images de routes et de grandes étendues désertiques s’offrent à vous, posé sur un 1600 cm3 vrombrissant. Puissant et racé. Voilà bien deux qualificatifs qui collent à cet album.

Le maître et ses acolytes citent Huxley, Black Sabbath et King Crimson comme références. Et pour une fois, force est de reconnaître que des musiciens parlent correctement de leur musique, parce que oui, il y a tout ça dans Premonition 13. Mais un peu plus : une magie « divine ». Et des textes... Assez franco de port. Oui, nous – vous, les autres, moi, que vous en ayez conscience ou pas, que vous vous y soumettiez ou pas - sommes tous dans une sacrée merde.

Mais je dois vous laisser. Il est l’heure pour moi de prendre la route pour aller communier avec mes amis les coyotes.

Amen.

Vincent Duke.

PS : au moment où j’écris ces lignes, j’apprends que l’album sortira bien le 21 juin les versions Crétins Débiles et Machins Pourris 3, mais qu’il faudra attendre juillet pour le vinyle. Sniff.