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Vincent Ghislain : membre de Crumble Fight et community manager / rédacteur chez Metalorgie.com

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Vincent Ghislain : membre de Crumble Fight et community manager / rédacteur chez Metalorgie.com

Tiens, les organisateurs de festivals s'enchaînent en ce moment dans la section portrait. Aujourd'hui on soumet notre entrevue fleuve à Vincent Ghislain, qui, quand il ne gère pas les réseaux sociaux pour le site Metalorgie.com, organise des concerts en Vendée avec l'association Crumble Fight, qui signera sonCrumble Fest 2014 le 16 et 17 mai prochain. Pour découvrir qui se cache derrière tout cela en détails, rendez-vous dans la suite.

Présente-toi brièvement à nos lecteurs "internautes" : comment t'appelles-tu, d'où viens-tu et que fais-tu dans la vie ?

 

Je m’appelle Vincent Ghislain, mais en général, c’est VinZ (surtout qu’on est deux Vincent dans Crumble Fight !). Je suis né à Beauvais (Oise) en 1984 (j’ai donc 29 ans) et j’habite Nantes depuis maintenant 10 ans. Je gagne ma vie en tant que Web Manager dans une multi-nationale qui fabrique/vend de l’outillage industriel pour professionnels. Sinon, je suis aussi membre de l’association Crumble Fight, en charge notamment de la communication et des partenariats mais aussi de la programmation, accueil public, etc… On est trois, donc tout le monde touche à tout ! Crumble Fight pour faire court, organise des concerts (une vingtaine en 2 ans) éclectiques - rock psychédélique, blues-rock, stoner, post-hardcore, doom/sludge, noise, surf, jazz-rock, musiques électroniques... - à petits prix, tournés vers la découverte. 100% indépendants, 100% alternatifs. Je suis également Community Manager et rédacteur chez vos confrères de Metalorgie, depuis un an environ, une bien belle famille ! J’ai également fait partie de formations musicales qui ont un peu tourné dans l’Ouest, Moana et Thousand Codes. Je suis actuellement en train de remonter un nouveau projet, mais c'est encore au stade embryonnaire.

 

On a tous un album, un mouvement musical, une personne qui a changé notre vision de la musique, quel est ton parcours personnel ?

 

J’ai commencé à écouter de la musique vers 10 ans, ma première K7 était la BO du film “The Blues Brothers” et mon premier CD un best-of de The Police. J’ai ensuite été initié au jazz assez tôt car mon beau-père était fan de Pat Metheny. J’ai donc découvert pas mal de noms, comme Pastorius, UZEB (groupe québéquois tiens !), Joe Satriani, Stan Getz, et j’en passe, j’en ai sans doute oublié pas mal depuis le temps ! Je me suis “vraiment” mis au rock vers 12 ans, avec Nirvana puis au metal vers 17 ans. J’ai notamment été complètement retourné lorsque j’ai entendu le premier RATM. Ce groupe ne m’a jamais quitté d’ailleurs, ça a vraiment été LE déclic qui m’a amené vers tout ce que j’écoute aujourd’hui : du post-rock au black, en passant par le hardcore et le doom, et bien d’autres styles en dehors du metal.

 

Ton implication dans la musique? Le moment où tu as franchi le pas? Celui où, si c'est le cas, cette activité est devenu ton métier ?

 

Mon implication dans la musique a commencé en tant que musicien je dirais, puisque je suis guitariste. Ça m’a ensuite amené, en dehors des concerts, a rencontrer des structures, des gens, qui ont su me transmettre leur passion et leur implication dans le milieu culturel (associatif cela va de soi). J’ai donc rapidement franchi le pas en m’investissant dans une asso culturelle de la côte vendéenne, “Lez’Art Ménestrel” vers 2004. Membre actif, puis membre du bureau, et j’ai même été président en 2007. L’asso organise des événements/concerts/festivals et gère aussi un local de répétition pour les jeunes du coin. En 2010 j’ai quitté cette structure (trop loin pour pouvoir m’impliquer correctement maintenant), et nous avons fondé Crumble Fight il y a deux ans avec Ben (un ami très proche de longue date, qui avait aussi participé à l’asso “Lez’Art Ménestrel”), et le deuxième Vincent, que je ne connaissais pas encore à l’époque. Tous deux sont de supers mecs hyper-investis dans le tissu culturel local, c’est vraiment une chance de pouvoir bosser avec eux, la synergie est vraiment parfaite entre nous trois, en terme d’envie, de passion, de goûts, de compétences, de réseau, et de caractères ! Et en dehors de nos “vrais” boulots, je pense pouvoir dire sans trop mentir qu’on ne vit que pour ça. Et donc non, ce n’est pas (encore ?) devenu notre métier !

 

Les principales difficultés que tu as rencontrées ? Celles que tu rencontres encore ?

 

On rencontre finalement assez peu de difficultés avec Crumble Fight je trouve. On arrive toujours à se débrouiller et à trouver des solutions, des compromis, que ce soit en interne ou en externe. Le seul “point noir” qui me vient à l’esprit, c’est le nombre de lieux nantais qui peuvent accueillir des concerts (je parle de lieux avec une jauge moyenne et un accueil convenable pour les groupes et le public, type café-concert) qui diminue à vue d’oeil au fil des années. Il y a deux ans quand on a commencé, on avait encore un certain choix dans les salles, maintenant c’est presque fini, la préfecture en a étouffé la majorité à force de matraquage pénal, fermetures temporaires et d’interdictions diverses. Heureusement pour nous, certains résistent encore, et je les remercie au passage. Sans eux, on n’existerait tout simplement pas, ou on ne ferait des concerts qu’à Montaigu (où on a la chance d’avoir une très bonne salle avec notre collectif associatif ICROACOA, le Zinor), mais forcément, les gens n’ont pas tous la volonté de faire 30 bornes un mercredi soir pour se rendre à un concert malheureusement.

 

Ton avis sur l'éthique du DIY ? Ta propre définition ?

 

J’adhère à 100% au DIY, c’est d’ailleurs la philosophie de Crumble Fight. Aucune contrainte extérieure, car aucune subvention, aucune aide financière extérieure. L’indépendance absolue, ni Dieu ni Maître, c’est ça ma définition du DIY. Il faut bien comprendre qu’on investit nos économies personnelles dans les projets à la base. C’est un choix, et bien sûr ce n’est pas facile tout le temps, surtout qu’on a des budgets très serrés car un autre aspect très important de notre “politique” est de toujours proposer des concerts à petits prix, en général entre 6 et 12 euros la soirée. Notre billet le plus cher est à 20 euros et c’est le pass 2 jours du Crumble Fest ! On doit faire des choix et tout faire avec nos petites mains, du booking à la cuisine en passant par l’hébergement des groupes (qu’on loge chez nous en général), mais on n'a de comptes à rendre à personne, on se fait plaisir, on fait plaisir au public, c’est le plus important à mes yeux, et j’en suis fier. Et je me répète, mais on est très complémentaires tous les trois, donc on s’en sort plutôt bien.

 

Tes projets ? Comment vois-tu ton activité évoluer ? Tes souhaits ? Tes craintes ?

 

J’ai un ou deux projets pour l’asso pour l’avenir, mais ce n’est pas le moment d’en parler, il faut déjà qu’on en discute entre nous ! Chaque décision est prise de manière démocratique, donc je ne vais pas commencer à balancer des trucs dans le vide. L’asso se porte bien, donc j’ai confiance en l’avenir, tant que l’envie sera là, tout va bien. Mon souhait, forcément, est la création de nouveaux lieux dédiés aux musiques amplifiées (notamment rock/metal), et ma crainte, c'est de voir ceux qui restent disparaître !

 

Ton album ultime ? Le concert auquel tu penseras toujours ?

 

C'est difficile comme question, j’ai tellement d’albums fétiches... Pour le côté sentimental, je vais dire l’éponyme de RATM. Et le concert auquel je penserai toujours, c’est un concert de Mogwai à l’Olympic de Nantes (vers 2006 je crois). C’était la première fois que j’en prenais autant plein la tronche, en termes visuels et sonores. Bien d’autres claques par la suite, mais c’était la première ! Et on se souvient toujours de sa première fois.

 

Ton instant musique de prédilection pour la ressentir au maximum ?

 

Si la question est “quelles sont tes conditions optimales pour écouter et ressentir la musique ?”, je dirais que le live est la meilleure chose qui soit. Je suis très sensible à la notion de partage, avec le groupe qui joue sur scène, mais aussi avec les gens qui t’entourent, quand tout le monde est captivé et hypnotisé par le son. Des corps qui bougent tous de manière singulière, mais dans un certain unisson, c’est beau. Parfois aussi pendant certains concerts, je rêve d’être installé dans un énorme canapé ou fauteuil avec une belle vue sur la scène, et de me laisser transporter vers je ne sais quelle dimension...

 

Quel est ton rapport avec un instrument de musique ? Fascination, peur, frustration ?

 

Que de l’amour. J’adore mes guitares, j’adore allumer mon ampli et balancer un gros son plein de fuzz et de disto bien lourd et gras. Je ne pourrai jamais m’en passer. Et je ne connais rien de mieux comme sensation que cet instant magique où ton groupe joue ensemble d’un seul homme, en osmose. Un véritable gang-bang musical extra-corporel.

 

Parmi les nombreux styles de musique autour desquels nous gravitons, lequel t'es le plus cher et pourquoi ?

 

Depuis quelques années je me suis découvert un véritable amour pour le stoner, stoner psyché, doom, sludge… Ça mixe tout ce que j’aime, du son souvent très lourd qui te scotche au sol, des passages planants qui te filent des frissons, du groove qui te fout les cervicales en vrac, et surtout il y a pas mal de groupes instrumentaux, et c'est ce que je préfère. Non pas que je n’aime pas les chanteurs (mon meilleur pote qui est chanteur va me tuer sinon !) mais je suis assez difficile sur les voix je le reconnais, et je voyage beaucoup plus avec un morceau de 30 minutes instrumental qu’avec un morceau de 5 minutes avec des paroles.

 

Es-tu capable d'écouter des choses totalement différentes ? Si oui des exemples pour tenter de nous faire peur ?

 

J’ai un album de Francis Cabrel, et même un de David Guetta ! Parfois, je balance un “Just a Little More Love” pour faire rire les copains. Non je n’ai pas honte… bon si un peu quand même. Mais pour être plus sérieux, je n’écoute pas que du rock/metal, il m’arrive de me rendre aussi à des concerts d’autres styles, récemment Laurent Garnier par exemple. Il y a du bon (et d’excellents musiciens) dans tous les styles, il suffit juste d’être ouvert et de s’intéresser un peu. C’est d’ailleurs grâce à ma chère et tendre que je découvre pas mal de sons electros, et de la même manière elle découvre le metal. C’est super intéressant et stimulant.

 

Dans quoi mets-tu le plus d'argent ? Vinyles/CDs/Bandcamp, concerts, merchandising ?

 

Actuellement dans les vinyles. Pour une raison qui m’échappe j’ai mis pas mal de temps à m’y mettre, mais je me rattrape. Et je n’ai même pas encore de platine vinyle pour les écouter, le comble ! Sinon, forcément, le reste passe dans les concerts, et parfois le merch si je me sens riche.

 

As tu une "consommation" similaire dans d'autres formes d'art ?

 

Je vais au ciné de temps en temps, pas autant que je le voudrais vu les prix, et surtout le nombre de daubes qui sortent depuis 5 ans… En de rares occasions je vais voir des expos dans des musées. Mais non, la musique avant tout.

 

Tes parents écoutaient quoi quand tu étais enfant ?

 

Haha, chouette question. Ma maman m’a initié à Alain Souchon, mais aussi Pink Floyd, The Police, et d’autres groupes britanniques assez brit-pop de mémoire (elle est prof d’anglais, donc forcément, plutôt “God Save The Queen” que “Born In The USA”…). Mon beau-père comme je l’ai dit écoutait exclusivement du jazz, et parfois quelques guitar heroes plus heavy comme Satriani. C’est néanmoins lui qui m’a acheté le “MTV Unplugged In New York” de Nirvana à mes 12 ans.

 

Le mot de la fin : il est à toi, dis ce que tu veux.

 

A poil.

 

Vincent Ghislain : membre de Crumble Fight et community manager / rédacteur chez Metalorgie.com
Baktelraalis
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