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Bertrand Bouchardeau : illustrateur

Portrait de baktelraalis
Bertrand Bouchardeau : illustrateur

Une belle affiche pour un bon concert est un pari que Bertrand Bouchardeau, illustrateur ayant pour seul dieu Matt Pike, relève haut la main. Vous n'avez plus de place sur vos murs ? Gare à la découverte de son travail ! Découvrez-le à travers ce nouvel article de la section portrait.

Présente-toi, qui tu es, ton parcours etc.

Je m’appelle Bertrand Bouchardeau, Je suis illustrateur graphiste originaire de Valence et après cinq années passées à Berlin où j’ai commencé à faire quelques affiches, une année entre Valence Lyon et Paris, me voilà tout récemment installé à Montréal où je vais tenter de m’introduire un peu dans la scène locale. Mon travail pour le moment est exclusivement lié à la musique et plus précisément aux affiches de concerts ainsi qu'un ou deux t-shirts pour des groupes et labels.

 

On a tous un album, un mouvement musical, une personne qui a changé notre vision de la musique, quel est ton parcours personnel ?

Je pense que, comme pas mal de monde, ça a commencé avec les trucs de heavy trash des années 90. Iron Maiden, Slayer, Motorhead, Pantera, etc. C’est après ça que je me suis plus intéressé aux grands classiques, Black Sabbath, Led Zeppelin, Creedence, etc. Je suis pas mal passé au travers de la période néo métal. Puis j’ai rencontré un pote qui m’a fait découvrir plein de trucs, avec qui on a commencé à échanger des disques : Neurosis, Converge, Earth, Sleep, Kyuss... Toute une scène que je ne connaissais pas encore. Puis ça a dégénéré. J’ai commencé à devenir complètement accro et à partir de là c’était parti. Je voulais connaître toujours plus de groupes, voir toujours plus de concerts, acheter plus de disques, de merchandising, ce que j’essaye de faire encore aujourd’hui autant que possible.

 

Ton implication dans la musique? Le moment où tu as franchi le pas? Celui où, si c'est le cas, cette activité est devenu ton métier ?

A vrai dire tout est assez récent et les choses vont vite. J'ai fait ma première affiche en 2013 pour le concert de Dopethrone et Huata à Berlin, ça faisait longtemps que cela me démangeait, que je commençais à accumuler pas mal de dessins dont je ne faisais pas grand chose, que je commençais à m’intéresser de plus en plus au graphisme, en plus de la musique. Du coup je me suis proposé aux mecs de Stateless society, une agence de booking de Berlin, qui programmait la majorité des concerts auxquels j’assistais. Mon boulot leur a plu, ils m’ont sollicité plusieurs fois et cela m’a vraiment motivé. De fil en aiguille j’ai envoyé mon boulot à droite à gauche, des gens ont commencé à croire en moi, des potes m’ont proposé des projets vraiment cool et depuis j’essaye doucement de transformer cette passion en métier.

 

Les principales difficultés que tu as rencontrées ? Celles que tu rencontres encore ?

La principale difficulté est encore pour moi d’évaluer la valeur pécuniaire de mon travail. De savoir jusqu'à quel moment je peux faire ça par passion et comment transformer ça en mon métier. J’essaye pour le moment de ne travailler que sur les projets qui me tiennent à cœur et de garder une certaine ligne directrice avant d’élargir ça à d’autres domaines que le rock pour un aspect plus rémunérateur.

 

Ton avis sur l'éthique du DIY ? Ta propre définition ?

Je trouve ça super cool c’est avant tout une histoire de passion qu’ont les gens de vouloir faire vivre une scène qui n’existerait pas sans cela. Je suis super admiratif des gens qui font ça et très reconnaissant, c’est une éthique vraiment respectable. Je pense que plus les gens se bougeront dans ce sens là, plus la scène s’élargira, et les mecs qui retournent ciel et terre pour faire jouer des groupes, qu’ils ne verront souvent que depuis la billetterie ou derrière le bar, pourront profiter un peu de l’énergie des autres si tu vois ce que je veux dire. C’est une superbe initiative à condition qu’elle soit partagée. Après, des gens gèrent ça plus ou moins bien et les conditions sont plus ou moins bonnes pour les différents acteurs (musiciens, bénévoles, graphistes, etc.) selon les événements mais au moins il se passe des trucs. Mon avis a complètement changé par rapport à ça... J'ai découvert que c’était pas seulement des gens qui ne se lavent pas beaucoup, qui boivent de la bière bon marché et écoutent de la musique beaucoup trop forte dans des squats humides.

 

Tes projets ? Comment vois-tu ton activité évoluer ? Tes souhaits ? Tes craintes ? 

J’aimerais pouvoir vivre au maximum de mon travail, continuer à travailler avec des gens vraiment cool et avoir de plus en plus de boulot. Peut-être un peu plus travailler en direct avec les groupes pour des artworks, du merchandising et être du coup plus impliqué dans des processus créatifs en commun. Continuer à faire mon petit bonhomme de chemin et rencontrer de nouveaux acteurs de la scène rock. Mais pour le moment je n’ai pas à me plaindre, j’ai commencé mon activité il y a un peu plus de deux ans et je me retrouve déjà à faire des affiches pour des groupes que j’admire énormément.

 

Ton album ultime ? Le concert auquel tu penseras toujours ?

Super dur comme question, un album ultime... Je dirais que ça serait sans doute une compilation des meilleurs morceaux d’High On Fire. Ce groupe me fait péter les plombs et je crois que je voue un véritable culte à Matt Pike. Niveau concert il y en a eu pas mal... Mais à choisir ça serait Sleep au Hellfest (encore Matt Pike), différents concert d’Eyehategod... Les concerts de Converge parce qu’on ne sait jamais si on va finir vivant. Un gros gros souvenir de Soilent Green dans une toute petite salle à Berlin et j’ai eu la chance d’assister à l’un des derniers concerts de Cursed et ça j’en suis un peu fier je crois. 

 

Ton instant musique de prédilection pour la ressentir au maximum ? 

Devant la scène sans hésiter. J’écoute de la musique plus ou moins en continu mais c’est toujours pendant les concerts que ça prend le plus de sens à mon goût.

 

Quel est ton rapport avec un instrument de musique ? Fascination, peur, frustration ?

Je joue un peu de basse ou de guitare. J’ai joué dans un ou deux groupes mais ça n’a jamais décollé. Je pense m’y remettre sérieusement parce que jusqu’à présent, ça a toujours été un peu frustrant, j’ai l’impression de ne jamais avoir eu le niveau suffisant pour faire ce que je voulais et du coup j’ai laissé le dessin prendre le pas sur la musique mais je ne désespère pas d’arriver à faire les deux un de ces jours, quitte à, pourquoi pas, faire l’artwork de mon propre groupe.

 

Parmi les nombreux styles de musique autour desquels nous gravitons, lequel t'es le plus cher et pourquoi ?

Ça dépend un peu des sorties d’albums, des saisons, de mon état d’esprit, du lieu où je me trouve, etc. Après un album de Darkthrone à la plage au mois d’août ça marche aussi. Bref pas vraiment de réponse à la question.

 

Es-tu capable d'écouter des choses totalement différentes ? Si oui des exemples pour tenter de nous faire peur ?

J’aime bien Abba mais je préfère quand même Marduk. Blague à part, pas mal de blues, un peu de jazz, de folk, de classique. Mais principalement tout ce qui tourne autour du rock.

 

Dans quoi mets-tu le plus d'argent ? Vinyles/CDs/Bandcamp, concerts, merchandising ? 

Concerts et merchandising. Je dirais qu’à un concert sur deux j’achète un t-shirt. Je crois en avoir une collection assez impressionnante dont je n’arrive pas à me séparer. Les vinyles j’en achète pas mal mais en ce moment je me suis un peu calmé après quelques déménagements. J’en ai acheté vraiment pas mal que je n’ai jamais écouté. Les CD de temps en temps, sinon bandcamp, etc., pas vraiment.

 

As tu une "consommation" similaire dans d'autres formes d'art ?

La bière ça marche? 

 

Tes parents écoutaient quoi quand tu étais enfant ?

Plutôt du rock : les Beatles, Rolling Stones, Beach Boys, Creedence, etc. Mon père écoute pas mal de folk et de country du genre Neil Young, Crosby Stills Nash, sinon pas mal de classique aussi. Et j’ai eu la chance d’être réveillé par Elton John à un volume déraisonnable de nombreuses fois, et encore aujourd’hui. Mais après des années à essayer de leur faire adorer Slayer, Cthulhu et Satan rien n’y fait.

 

Le mot de la fin : il est à toi, dis ce que tu veux. 

Un grand merci à vous pour votre intérêt et votre super boulot. Et merci à ceux qui m’encouragent et me donnent la chance de dessiner pendant des heures pour des concerts super cool! Continuez à faire jouer des groupes, à aller en voir, à acheter des disques, des affiches, du merchandising, à vous intéresser à la scène. Et surtout continuez à boire des bières en écoutant la musique de Satan avec les copains.

 

http://bertrandbouchardeau.com/

 

Bertrand Bouchardeau : illustrateur
Baktelraalis
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