Vous êtes ici

Wovenhand + Narco Terror 27/09/2012 @ Le Trabendo, Paris

Portrait de Andrey
Wovenhand + Narco Terror 27/09/2012 @ Le Trabendo, Paris

Troisième concert en cette fin du mois de septembre, et c'est clairement pas le plus petit, car il s'agit là de Wovenhand. De ce même groupe qui a tant enflammé le coeur de mes collègues qui ont eu la chance de le voir au Roadburn il y a un an. Pour ma part, grand amateur des albums de ce collectif dirigé par David Eugene Edwards, je n'ai cependant encore jamais pu le voir en live. Alors, est-ce vraiment aussi bien que ce qu'on en dit ?

Mais tout d'abord, une petite question: qu'attendriez-vous de la part d'un groupe qui s'appelle Narco Terror et qui déboule sur scène avec la moitié du visage barbouillé de peinture rouge ? Si vous connaissez l'oeuvre du duo, vous devriez pouvoir répondre correctement. Ce n'était pas mon cas. Ainsi, j'hésitais entre une espèce de punk français (à cause du nom) et du folk (au vu de la guitare electro-acoustique posée sur scène, et de la tête d'affiche de la soirée), et finalement, j'étais bien loin du compte.

C'est le batteur qui commence le show, en entamant un début de chanson a capela, d'une voix extrêmement grave et éraillée, prenant vraiment au tripes. Il est vite rejoint par le guitariste, qui l'accompagne par quelques accords bluesy, avant d'enclencher la distorsion, et de se lancer dans du gros rock pur et dur. La batterie n'est pas en reste, ce surhomme suivant sans aucun souci la guitare avec une énérgie incroyable, tout en continuant a chanter, sans un seul accroc ni fausse note. Je suis sur le cul. Enfin, figurativement, ayant passé tout le concert débout, et assez serré sur les côtés. Néanmoins, alors que le set continue, tout en montagnes russes de montées et de descentes, je n'en reviens pas, c'est juste énorme. Les changements, brusques mais naturels, nous font passer du calme complet vers des solos noisy et un chant "hurlé" en deux temps trois mouvements, pour re-calmer le jeu une minute plus tard, et le groupe semble absolument à l'aise, à la fois avec les compositions et avec le public. Le batteur communique en effet pas mal avec le public, visiblement tout aussi conquis que moi, et nous invite même à chanter avec lui. C'est donc dans une atmosphère d'éclate totale se dégageant de la scène que se déroulera cette première partie, sûrement l'une des meilleures que j'ai jamais vu.

La première partie touche à sa fin, et les deux frères (du moins si l'on croit leurs dires) quittent la scène, la peinture rouge dégoulinant comme du sang, après nous avoir invité a "liker" leur page Facebook. Pour ma part, c'est chose faite. 

Une demi-heure d'attente plus tard, les lumières du Trabendo se tamisent à nouveau, et une musique faisant penser aux Indiens d'Amérique, toute en percussion et chants tribaux, commence à raisonner dans la salle. Après quelques minutes, le groupe monte sur scène, s'installe, entame un morceau, et... s'arrête. "Sorry, we already broke the drumset", s'excuse David Eugene Edwards, tout en souriant, avant de repartir, alors que les chants indiens envahissent à nouveau la salle.

Mais ce n'est qu'un petit contretemps, puisque le groupe reviendra quelques minutes plus tard, pour se lancer dans le premier morceau, Glistening Back. Bien évidemment la cible de tous les regards est le leader et compositeur principal du groupe, David Eugene Edwards. Et il y a de quoi, puisque, effectivement, une fois un morceau commencé, ce type a l'air de totalement oublier qu'il est dans une salle remplie de gens, se plongeant dans son propre monde. Et on le suit volontiers, l'observant bouger frénétiquement, rouler les yeux et nous faire frissonner au son des notes de guitare et de sa voix vibrante. 

Le reste du groupe, bien que moins charismatique, suit bien, même si l'on regrettera une formation plus "rock" que dans le passé du groupe : ça sera une batterie, et une deuxième guitare et une basse qui accompagneront David tout au long de ce concert. Ceci dit, ce choix peut se justifier par l'orientation plus rock du dernier album, et quoi qu'on en dise, les instruments sonnent vraiment bien. Mention spéciale à la basse, lourde, vrombissante et bien plus présente que sur les albums de Wovenhand.

Je ne vois donc pas le temps passer, enivré par la musique, et ne me "réveille" que vers la fin, alors que le groupe entame King O King, après un set composé en quasi-totalité de morceaux des deux derniers albums. Les musiciens reviendront cependant (après une petite pause ponctuée de percussions tribales) pour un rappel, finissant la soirée sur l'excellente et très énergique As Wool, mon morceau préféré du dernier album. Au final, même si je regrette un peu de ne pas avoir vu ce groupe lors de leur période plus "calme" (album Mosaic, par exemple), je ne peux que rejoindre l'avis de mon entourage : Wovenhand c'est quand même vraiment un groupe à part, dans le bon sens du terme.

J'aime les ours, le whisky et les internets.

Ajouter un commentaire