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Tides from Nebula + Skyharbor + sleepmakeswaves 26/03/2015 @ Marché Gare, Lyon

Portrait de Sandra
Tides from Nebula + Skyharbor + sleepmakeswaves 26/03/2015 @ Marché Gare, Lyon

Oh le beau plateau international qui nous attend ce 26 mars au Marché Gare. Mini tour du monde en 3 groupes, avec les Polonais de Tides From Nebula, les Indos/Américains de Skyharbor et enfin les Australiens de sleepmakeswaves. Tous réunis pour The Feel Trip Tour, une tournée européenne de 28 dates qui fera escale dans 14 pays, rien que ça. L'affiche aux halos photoshopés nous met des paillettes plein les mirettes : prépare-toi à de l'aérien, de l'atmosphérique, du prog, du post...

Pour mettre tout le monde d'accord, pas de tête d'affiche mais un roulement de l'ordre de passage des groupes au fur et à mesure de la tournée, et un set de même durée. Dans le public, plus habitué des productions métal de Sound Like Hell que du Marché Gare à première vue, chacun choisit son camp. En tout cas par chez nous, ce sera la Pologne en hors-d'oeuvre avec Tides From Nebula.

Pas convaincue sur album par cet énième groupe de post-rock, les promesses de basse qui vole et de présence scénique mémorable avaient attisé ma curiosité. Tout ça se vérifie bien vite. Au centre, Przemek Węgłowski fait voltiger sa cinq cordes, flanqué des deux guitaristes qui envoient les nappes mélodiques, puis s’ajoute forcément le batteur appliqué, bien concentré sur ses fûts, métronome efficace du groupe. Bon compromis entre les codes classiques du post-rock instrumental et l'incursion de passages métal plus costauds, la musique des Varsoviens prend effectivement tout son corps en live. Adam Waleszyński et Maciej Karbowski aux guitares jouent habilement de l’alliance entre lignes aériennes et riffs impétueux. Côté setlist, le quatuor met en avant ses 3 albums, mais la hargne des morceaux des deux premiers opus leur fait clairement sortir leur épingle du jeu.
Temps fort final sur « Tragedy of Joseph Marrick » où les deux gratteux viennent faire leur show dans le public avant de rejoindre la scène pour nous gratifier comme à chaque fin de morceau d’un « Thank you so much Lyon! » et d’encenser leurs copains de tournée.

Pour la suite, tout le monde s’attaque au plat principal tandis que côté Pélican, on préfère aller s’en griller une et garder de la place pour le dessert. Comprenez : si pour la majorité des gens Skyharbor est le groupe le plus attendu de la soirée, mon unique écoute pré-concert a péniblement atteint la durée d’un morceau. Je jette quand même un oeil et une oreille à la scène, juste le temps de me dire que oui « ils envoient du bois » comme on l’entendra à la sortie, mais non, le chant de Daniel Tompkins ne m'est décemment pas supportable.

 

Dernier coup de feu avant d'envoyer le dessert, le temps de quelques réglages techniques et de finir de s'échauffer au Ballantine's, les Australiens sont servis. L'explosion en bouche ne se fait pas attendre avec "A perfect Detonator", tout est dans le titre ! Le morceau - qui ouvre aussi leur dernière sortie "Love of Cartography"- trouve parfaitement sa place en début de set, avec son attaque franche de riffs acides et sa rythmique bien incisive puis sa petite mélodie mielleuse qui revient régulièrement te titiller l'oreille. Sleepmakeswaves fait dans le classique mais efficace, un post-rock contrasté et narratif qui navigue entre explosions et accalmies, pimentés de touches électro comme le font pas mal de leurs comparses. Rien de sorcier mais je ne peux m'empêcher de leur trouver un truc en plus, percutant et nerveux, juste ce qu'il faut. Niveau scénique on est servis, entre un Otto Wicks-Green avec son air de gentil nerd qui ne tient pas en place, Alex Wilson en bassiste/frontman, imposant gaillard à grosse beu-bar lui aussi monté sur ressorts, et leur deux acolytes qui ne sont pas en reste question énergie.

Le set file à folle allure, et comme précédemment on se délecte des rares anciens morceaux (« In limbs ans joints ») plus bruts et instinctifs. Les récentes productions du groupe, qui ont un peu perdu en spontanéité à mon goût, mettent tout de même de belles claques (« The stars are stigmats », « Traced in constellations ») . Après les avoir déjà vus en première partie de 65daysofstatic, leur live débridé me confirme que les 4 Australiens sortent du lot et arrivent enfin, comme d’autres groupes de cette « nouvelle » génération post-rock, à faire bouger les codes d’un genre trop souvent engoncé dans ses facilités… Ouf, ça fait du bien!

 

Crédits photos : Rémy Ogez

Je voulais travailler dans la culture mais ça marchait pas, alors pour tromper l'ennui j'allais voir des concerts puis j’écrivais des trucs. J'ai fini par trouver du boulot, mais j'ai continué à écrire.

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