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Oathbreaker + Hessian + Nous Danserons Sur Vos Ruines 28/02/12 @ Le Klub, Paris

Portrait de Andrey
Oathbreaker + Hessian + Nous Danserons Sur Vos Ruines 28/02/12 @ Le Klub, Paris

En arrivant tout juste à l'heure d'ouverture des portes, je m'attendais à vivre l'enfer du photographe en me retrouvant au fond de la salle, en train de sautiller pour voir autre chose que la tête d'un bassiste... pour découvrir, avec grande surprise, que j'étais le premier dans la "file d'attente". Pardon ? Bon, le fait que le show n'ait commencé qu'une petite heure plus tard n'a pas non plus aidé, mais quand même, ce n'est pas une raison.

Même s'il faut avouer que ce concert n'a pas reçu beaucoup de publicité (j'ai découvert son existence presque par hasard), le fait est que je m'attendais a beaucoup plus de monde pour un groupe signé chez Deathwish et dont un des membres joue quand même avec AmenRa. Je me suis même senti mal pour les artistes lorsque le premier groupe, "Nous Danserons Sur Vos Ruines" a commencé son set avec environ une quinzaine de personnes dans la salle, après un soundcheck qui consistait à se mettre dans le public et dire "baisse un peu, ouais".

Ce groupe, au nom quelque peu étrange, lancera donc les hostilités avec une compo screamo relativement courte, qui enchaînera sur une autre du même acabit, puis une autre, bref vous avez compris. C'est simple, rapide et succinct, et les membres du groupe n’hésitent pas à sauter partout, y compris dans le (peu nombreux) public, d'autant plus que la salle s'y prête on ne peut mieux. Si certains passages sont intéressants, j'ai quand même trouvé un léger manque de professionnalisme de la part du groupe, entre le guitariste se raccordant à l'arrache et le bassiste ayant l'air de découvrir son ampli cinq minutes avant le show. Le set, long (ou plutôt court) d'une vingtaine de minutes finira donc sur un "il nous reste deux morceaux... oh non allez, on le fait pas le dernier, bon bah il nous reste un morceau". Amusant.

Le deuxième groupe de la soirée m'était inconnu, si ce n'est de nom; il s'agit ici de Hessian, un groupe de hardcore belge, accompagnant Oathbreaker sur leur tournée. Les quatre mecs s'installent, en tournant au passage les retours vers le public (sans quoi la voix était quasiment inaudible), lancent un "Hello, we're Hessian", et là... c'est la claque. Mais pas la petite pichenette qu'on fait à son pote parce qu'il a pris la dernière chips, là il s'agit plutôt de la claque assénée avec la force de deux trains de marchandises qui s'écrasent; je suis tout simplement cloué sur place. Car après une toute petite intro bien lourde, les Belges se lancent dans un chaos pourtant maîtrisé de fond en comble, en nous envoyant à la tronche un déluge de violence. Moi, qui suis rarement emballé par les groupes dont je ne connais pas du tout les morceaux, me retrouve vite à headbanger à ces rythmes, simples à la base, mais complexifiés par un excellent batteur qui y ajoute un nombre de petites nuances, pendant que la guitare et la basse balancent des mélodies effrénées. Le tout est supporté par la voix bien puissante (qui rend à mon goût bien mieux en live que sur l'EP que j'ai depuis écouté) du chanteur, très charismatique et présent. Le set durera une trentaine de minutes, et lorsque c'est fini, j'entends plusieurs "...wow" dans la salle, déjà bien plus remplie qu'au début de la soirée.

Mais ce n'est pas fini, car vient le tour de Oathbreaker, les têtes d'affiche de la soirée. Et ça commence plutôt mal, puisqu'un incident technique décalera le début du show d'une demi heure, le temps de changer un à un tous les amplis et pédales de guitare, afin de découvrir où se cache le problème. Finalement, visiblement lassé et pressé par le temps (il est en effet déjà 23 h 30), le guitariste choisira de ne jouer que sur un ampli au lieu de deux, et avec quelques pédales en moins. Et, à vrai dire, je n'ai pas senti une grande incidence sur la qualité de sa prestation.

Une fois le souci réparé, le groupe prend place sur scène, et attaque fort avec Origin. Malheureusement, la voix est à peine audible (problème qui sera corrigé sur le deuxième morceau, Hierophant), mais d'ores et déjà on peut dire que si le set de Hessian était comparable à une claque provoquée par la collision de deux trains, là on est encore un cran au-dessus, quelque part vers les avions à réaction, ou au moins les trains nucléaires. Car Oathbreaker n'est pas seulement l'un des milliers de side-projects de AmenRa, mais aussi un groupe de hardcore aux mélodies et rythmes qui n'ont pas grand chose à envier aux grands du genre, et la présence de la jolie et très charismatique Caro au chant est un plus non-négligeable. Ce concentré de cheveux vivant (pourquoi je pense à la famille Addams là ?) possède en effet une voix incroyable, pleine de colère et de rage, mais qui sait aussi se rendre douce, allant même jusqu’à me rappeler celle d'une certaine Julie Christmas lors des passages calmes de Agartha, un morceau présent sur leur split avec AmenRa. C'est d'ailleurs très amusant de l'entendre faire un petit et aigu "merci" après trois minutes de hurlements remplis de toute la haine du monde. Le groupe continue sur les anciens morceaux, jusqu'à arriver sur Glimpse of the Unseen, et là je ne tiens plus en place, je ne peux me retenir de bouger et de hurler les paroles (du moins le peu que j'en connais), alors que les musiciens se déchaînent en nous livrant ce show, qui sera donc à mon goût un sans fautes total. En voyant la réaction de l'entourage, je comprends que je ne suis pas le seul de cet avis, mais le public reste cependant relativement calme (peut-être parce qu'on est quand même pas si nombreux que ça), et le set, long d'une quarantaine de minutes se termine sans accrocs. 

Je repars donc, la tête vide, les yeux pétillants et un très beau vinyle sous le bras, avec la ferme certitude d'aller revoir ces deux groupes si jamais ils repassent dans le coin. Parce que bon, des claques comme ça, je serais prêt à m'en prendre une par jour.

J'aime les ours, le whisky et les internets.

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