Vous êtes ici

Moon Duo + Qúetzal Snåkes 16/04/2015 @ Marché Gare, Lyon

Portrait de Sandra
Moon Duo + Qúetzal Snåkes 16/04/2015 @ Marché Gare, Lyon

En ces temps d’oiseaux qui gazouillent et de bières fraîches en terrasse, qu’il est bon une fois le soleil couché de terminer sa journée par une joyeuse boom cosmique. On se laisse d’abord charmer par les sifflements des serpents de Qúetzal Snåkes. Mélodies enivrantes et rythmique robotique prennent la suite, nous voilà partis pour un voyage au pays du psychédélisme hypnotique de Moon Duo. Le premier qui arrête de danser a perdu.

Au jeu des premières parties, nombreux sont les groupes qui se brûlent les doigts. Il y a bien sûr ces obscures formations qui peinent à gagner quelques polis applaudissements et dont on n’entendra -dieu merci- plus jamais parler. Et puis il y a ces groupes qui te rappellent qu’arriver à l’heure aux concerts, ça a du bon. Bonne pioche avec Qúetzal Snåkes. Car fort heureusement, il n’y a pas que les cigales qui font du bruit à Marseille. La preuve avec ces cinq frais gaillards et leur « Heavy melodic Psych-Punk from the South ». Leur 6 titres paru chez Howlin Banana et Retard records recèle de pépites à l’ambiance garage qui ont une allure folle en live. Grosse effusion de fuzz et de mélodies bien dosées, batterie qui met juste ce qu’il faut là où il faut et chant ni trop présent ni trop effacé : en voilà des compositions qui ont de la gueule. Avec en prime une super présence scénique, on est servi question première partie.

Un écran se dévoile en fond de scène, les projections convulsives ne se font pas attendre, c’est parti pour un voyage lunaire.

Groupe satellite des psychédéliques Wooden Shjips, Moon Duo donne dans la même veine mais fait la part belles aux synthétiseurs de Sanae Yamada, moitié féminine du groupe mené par Ripley Johnson. Sur son dernier album Shadow of the Sun, le duo chevelu a (presque) dit adieu aux boîtes à rythme pour s’adjoindre du batteur John Jeffrey et de son kit minimaliste.

Le premier morceau annonce la couleur d’un krautrock psyché et hypnotique à souhait et l'ambiance s'échauffe rapidement dans l'obscurité rougeoyante des projections vidéos (sans grand intérêt soit dit en passant). Rythmique assommante, distorsions de guitares lointaines et chant vaporeux sur murs de synthé tout droit sortis d'un vieux film de série Z, tout participe à créer cette atmosphère si obsédante. 
Les riffs rugueux des anciens Mazes et Circle côtoient les compositions plus électroniques et lisses de Shadow of the Sun (Sacred Bone Records). Mais cette évolution vers un son plus "propre" a tendance à s'effacer en live, et la saturation est bien là. Entre les déhanchements chaloupés de Sanae vissée à ses claviers et l'incessant jeu métronomique du batteur, impossible de contenir ses mouvements : ces trois-là feraient danser les morts. 
La formule est simpliste et répétitive à souhait, mais si on ne se laisse pas abrutir par cette facilité de prime abord et qu'on embarque dans leur transe communicative, on la termine heureux, en sueur et en orbite cette douce journée.

 

Crédits photos : Rémy Ogez

Je voulais travailler dans la culture mais ça marchait pas, alors pour tromper l'ennui j'allais voir des concerts puis j’écrivais des trucs. J'ai fini par trouver du boulot, mais j'ai continué à écrire.

Ajouter un commentaire