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Kvelertak + Truckfighters + El Doom & The Born Electric 15/03/2013 @ Glazart, Paris

Portrait de Andrey
Kvelertak + Truckfighters + El Doom & The Born Electric 15/03/2013 @ Glazart, Paris

A la base, je voulais faire une interview de Kvelertak, mais mes horaires de disponibilité en ont décidé autrement. Ce n'est donc pas cette fois que je saurai de quoi parlent leur chansons. En attendant, j'ai quand même assisté au concert qui a eu lieu au Glazart, et comme à l'accoutumée, vous trouverez mes impressions dans la suite de cet article. Ouais, ce paragraphe ne sert à rien.

La soirée commencera donc aux alentours de 19h. Bon, l'horaire indiqué à peu près partout était celui de 18h30, mais je commence un peu à connaître le truc. En revanche, si une demi-heure d'attente est quelque chose de tout à fait habituel dans les salles de concert de Paris (et sûrement ailleurs aussi ?), le premier groupe qui commence pile à l'ouverture des portes, c'est déjà bien plus singulier. Le temps d'entrer et de déposer des fringues au vestiaire, c'est donc en plein milieu de la première (du moins, je l’espère) chanson de El Doom & The Born Electric que nous nous plaçons devant la scène.

Ne connaissant pas du tout le groupe (et si c'est aussi votre cas, je vous conseille vivement d'y jeter une oreille), je dois avouer que je me suis pris une bonne petite claque. Le groupe, habillé comme s'il venait directement du Far West (avec cependant une touche mexicaine) joue une musique globalement assez relax, à mi chemin entre rock progressif old school et stoner. Guitares, clavier et micro vintage (le chanteur allant même jusqu'à utiliser un mégaphone pour donner une teinte encore plus crade à sa voix), mais aussi un sacrée présence scénique, voici les composantes principales de cette prestation : le groupe (et surtout le chanteur, El Doom) communique en effet énormément avec les spectateurs, et l'atmosphère détendue se propage rapidement dans la salle. Niveau technique le groupe n'est pas non plus en reste : les solos de guitare fusent, le batteur est un dingue, et le reste du groupe (qui a du mal à tenir sur la scène du Glazart) assure solidement les arrières. Bref, absolument rien à redire sur ce show, qui aura comme seul défaut de ne pas durer assez longtemps à mon goût. 

Changement de plateau rapide, direction la Suède avec Truckfighters. Là encore, je ne connaissais le groupe que de nom, et là encore, je me prends une giga mandale. Dehors le côté "relax" de la première partie, ces mecs-là sont plutôt du genre à sauter partout. Littéralement, puisque le guitariste, judicieusement équipé d'un transmetteur sans fil, s'amuse à se lancer en l'air quasiment à chaque refrain, à descendre dans le public, et à gesticuler activement. Le reste du groupe restera un peu plus calme, mais on sent quand même que le trio s'éclate bien. Et il y a de quoi, puisque le public est clairement plus connaisseur du groupe que moi : ça chante les paroles, ça fait des pogos et des slams (je me suis par ailleurs pris un coup de pied dans la tête), bref c'est bien rock'n'roll. Le set finira par un plongeon du bassiste dans le public, et le groupe quittera la scène après m'avoir réconcilié avec le stoner, un genre qui commençait légèrement à m'ennuyer, et en me mettant en tête pour plusieurs jours le riff de Desert Cruiser. Toumtoumtoumtoumtoumtoum toudidou dou toudidoutou. 

Pour le dernier voyage de la soirée (retour en Norvège donc), le changement de plateau sera bien plus long. Et plus pénible, puisque trois mecs (dont un à l'accoutrement lui valant à chaque fois l'exclamation "c'est quoi ce gilet ?" du public) feront pas loin de dix aller/retours pour revérifier que les instruments sont accordés, que les câbles sont branchés, que les bouteilles d'eau sont bien à leur place... Bref, le groupe a bien changé depuis la fois où je les ai vu ouvrir pour Converge et Kylesa (quel plateau de malade, soit dit en passant). Mais si le groupe a décollé aussi rapidement, c'est quand même en grande partie grâce aux fans, et on constate rapidement que, tout comme Paris aime Red Fang (groupe qui a aussi connu une ascension fulgurante sur le territoire français), Paris aime Kvelertak. 

Les premières notes retentissent, et je hurle de douleur. Bon, se mettre au premier rang n'était peut-être pas l'idée la plus brillante de la soirée, mais je ne m'attendais clairement pas à une telle pression du fond de la salle vers la scène. Impossible de shooter, impossible même de passer deux secondes immobile sans subir le tsunami humain. Je sortirai donc de la foule après le deuxième morceau (qui sera Mjød) et avec exactement une seule bonne photo, pour me poser au fond de la salle. Et quand je dis que Paris aime Kvelertak, ça ne s'arrête pas à des manifestations physiques, puisque, à défaut de pouvoir connaitre les paroles, le public ira jusqu'à chanter le solo de guitare de Sjøhyenar, avant que le groupe ne l'entame.

N'ayant pas encore entendu le prochain album, en dehors de Bruane Brenn, morceau que j'ai trouvé un poil décevant, j'ai pu être rassuré lors de ce concert, puisque les quelques morceaux joués (j'ai reconnu notamment le nom "Nekrokosmos") se rapprochent en qualité des hits du premier opus, tels que Ulvetid ou Bloodtørst, eux aussi joués ce soir. Je regretterai juste une chose de ce set : le son très brouillon, allant jusqu'à larsener assez régulièrement. Un peu dommage en sachant qu'il y a trois ans j'ai justement été assez bluffé par la maîtrise et la propreté du son, surtout compte tenu du nombre d'instruments sur scène. Mais ce n'est pas non plus très grave, après tout on vient aux concerts pour les sensations plus que pour la qualité sonore. Et niveau sensations, pas de doute, on a été servi.

J'aime les ours, le whisky et les internets.

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