Von Pariahs - Genuine Feelings (2015)

Le deuxième album, cela fait déjà un peu peur.  Nous en avons vu des groupes produire un solide premier album avant de se vautrer dans une merde poppy, parce que, bon, la célébrité, c’est tellement plus plaisant que de composer. Inutile de citer des noms, il suffit de se référer à la moitié de la programmation de Rock en Seine. Pas les Von Pariahs. C’est absolument merveilleux.

En règle générale, nous suivons l’évolution d’un groupe, de ses débuts prometteurs à son plein épanouissement. En littérature, on appelle ça le syndrome de Rimbaud. Ce n’est pas problématique en soi. Se chercher avant de se trouver fait partie du processus créatif. Et puis se traîner deux, trois casseroles au cul (ah les erreurs de jeunesse…) vous font des souvenirs impérissables. En littérature, on a aussi le syndrome de Baudelaire : un artiste pleinement formé apparaît devant vous et vous assène à titre de galop d’essai une œuvre parfaite qui vous prend aux tripes. Vous aurez vite compris de quel côté se situent les Von Pariahs. Ce n’est pas de la partialité, c’est un jugement objectif : ce que ce groupe touche se transforme en or. Vous vous en convaincrez en une écoute, même distraite.

Pas mal de références de pop anglaise de très grande qualité vous viendront à l’esprit en l’écoutant. Genuine Feelings est un album très dansant et assez groovy dans l’âme. Pourtant, il est loin d’être inconsistant. S’il est une ombre discrète qui plane sur l’album, c’est celle du grand Ian MacKaye. L’ambition est à la mesure de la culture des VP : énorme. Bref, s’il est un achat pour votre bibliothèque, ne ratez pas cet album, et allez vous enjailler devant les VP en live.