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Ulver - The Assassination of Julius Caesar (2017)

Portrait de DMDFC
Ulver - The Assassination of Julius Caesar (2017)

Nouveau rebondissement dans la carrière d’Ulver. Ou simplement : nouvel album. Les Norvégiens ont mis un point d’honneur a ne jamais sortir deux albums se suivant, et composer ainsi une discographie qui se renouvelle sans cesse de l’intérieur.

On a régulièrement prêté à Ulver le fait de faire une musique expérimentale. Pourtant, c’est la carrière du groupe qui est expérimentale, bien plus que sa musique. Les loups tâtonnent, essaient, se plantent, relancent, jouent, avancent. Tout au plus, leur musique a parfois été éclairé de grand coup de génies, mais elle a aussi souvent flirté avec un certain mauvais goût, déchainant les passions d’un public dévoué ne voyant pas que des groupes bien plus populaires étaient capable d’aller bien plus loin dans certaines logiques et certaines approches. Ainsi, quand le groupe allait tâter de l’électronique avec Perdition City, il était parfois à quelques encablures d’une mixture indigeste et mauvais goût, là où d’autres groupes étaient en train de créer de grandes œuvres électroniques. Le paroxysme de cette facilité à faire dans la bouillie sonore s’est illustré il n’y a pas si longtemps avec War Of The Roses, album particulièrement embarrassant.

Ulver revient vers un rock chanté et soyeux, quasi pop. Les noms qui viennent à l’esprit sont Depeche Mode, Duran Duran, voir même Puscifer

C’est après un très réussi album semi live/studio/inédit/reprises qu’Ulver dégaine donc son nouvel enregistrement, et s’éloigne une fois de plus de son dernier album en date, qui allait plutôt chercher du côté de la musique progressive, du krautrock, de l’instrumental. Ulver revient vers un rock chanté et soyeux, quasi pop. Les noms qui viennent à l’esprit sont Depeche Mode, Duran Duran, voir même Puscifer quand la bande de Garm convie une chanteuse – qui de manière assez surprenante débouche sur une montée grind digital- rappelant l’importance de Carina Round pour le projet de Maynard James Keenan. La production est donc particulièrement électronique, soignée, faite de beats efficaces – pour ne pas dire dansant, d’énormes basses analogiques, d’épais synthés pour des structures couplet-refrain plutôt classiques. Mais les moments surprenant ne manquent pas : la fin de Rolling Stone, donc, mais aussi la seconde partie de So Falls The World, qui part d’un début grandiloquent tout en claviers stellaires pour se terminer sur une conclusion quasi Carpenter Brut-esque.

Si ce nouvel album, plutôt sympathique, fini par séduire, il n’en reste pas moins en dessous des grands disques du groupe. Sa dynamique générale, la teneur des compositions, et surtout sa production efficace et intelligente, captant un zeitgeist sonore avec malice ne permet pas, cependant, à cet album de se confronter à un Blood Inside, de 12 ans son ainé, qui alignait les moment d’anthologie en se basant sur la même logique – à savoir un rock baroque et luxuriant, mariant le rock et l’électronique avec une certaine audace et d’une remarquable maitrise. Ici, un album sympathique et bien foutu de pop. Ni plus, ni moins. Mais au vue de certains écarts  pénibles de la part des norvégien, c’est déjà pas mal.

 

Ulver - The Assassination of Julius Caesar (2017)
Ulver
The Assassination of Julius Caesar
Nemoralia
Rolling Stone
So Falls The World
Southern Gothic
Angelus Novus
Transverberation
1969
Coming Home
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