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Thot - The Fall of the Water Towers (2012)

Portrait de Andrey
Thot - The Fall of the Water Towers (2012)

Aujourd'hui, je dois vous avouer une chose. Ce n'est pas facile, mais il fallait que quelqu'un le dise: ce webzine n'est pas parfait. Et parmi les (peu nombreux) défauts qu'il a, je peux en citer au moins un: il ne parle pas assez de Thot. Je vais donc essayer d'y palier.

Tout d'abord, qu'est-ce que Thot ? La réponse n'est pas des plus évidentes. Thot, c'est tout d'abord une personne, Grégoire Fray. Thot, c'est aussi un univers, étiquetté "Vegetal noise music" (si, si, ça a du sens), bâti par cette personne, et raliant des fans d'un peu partout dans l'Europe (et sûrement au-delà). Thot, c'est aussi un savant mélange de guitares et de synthés fuzzy, de rythmes alambiqués, de sonorités presque industrielles, et d'ambiances post-rock, au point que, à ma grande déception, trop peu de bookers et de labels osent travailler avec, ne sachant pas où classer ce mélange on ne peut plus curieux. 

Pour ma part, même si je connais le groupe depuis quelque temps déjà, n'adhérant pas au système de distribution choisi au début, je ne m'y suis intéressé de près qu'à la sortie de l'excellent album Obscured by the Wind, l'année dernière. Et que dire d'autre si ce n'est que je suis tombé amoureux de cette petite merveille, me la passant régulièrement jusqu'à la sortie de ce nouvel EP, que j'attendais donc avec l'impatience du fanboy.

Cependant, le tout premier constat que l'on fait en lançant l'écoute (ou que l'on savait déjà auparavant, si on suit l'actualité du groupe): ce n'est pas Obscured by the Wind, partie deux. Il s'agit ici d'une sorte de "calme après la tempête" (ou avant la tempête ?): exit les guitares saturées et batterie martelée sans pitié, bonjour les ambiances aériennes et éthérées. Quelques notes de clavier par-ci, non sans rappeler la sonorité des Ghosts de Nine Inch Nails, une petite guitare par-là... C'est doux et posé, ça s'écoute tout seul, en fermant les yeux ou même en musique d'ambiance. C'est aussi le seul défaut qu'on pourrait trouver à cet EP: si l'ambiance est clairement là, tous les morceaux ne seront peut-être pas assez "catchy" pour garder l'attention d'une personne non-amatrice d'ambient. 

Cependant, si tous les morceaux ne sont pas des "hits" (difficile vu le genre choisi), il y a toutefois bien de quoi se prendre une bonne dose de frissons le long de sa colonne vertébrale. Le clou du spectacle est bien évidemment la chanson Grueenn, qui mériterait presqu'un article à elle toute seule. Empruntant des notes au très bon titre Blue and Green, tiré du précédent opus du groupe (mais de façon très subtile, je n'ai par ailleurs pas fait le lien au début), ce morceau, commençant comme une légère balade, viendra à son apogée avec l'arrivée du chant, assuré par Colin H van Eeckhout de Amenra. Ce dernier apporte ainsi, à coup de paroles on ne peut plus mélancoliques, un petit élément élevant tout le morceau à un autre rang. Sublime. J'ajouterais aussi à la liste des coups de coeur l’envoûtante White Dusty Fur, nous prouvant une fois de plus qu'il n'y a pas besoin de superposer des milliers d'instruments pour faire quelque chose de beau. Après tout, qui peut le plus, peut le moins.

Bref, on est ici en présence d'un très bon EP, qui saura surtout satisfaire les inconditionnels du groupe, en attendant une prochaine sortie plus hétérogène. Pour les autres, qui ne connaissent pas encore le groupe, je ne peux que leur conseiller de se jeter d'abord sur Obscured by the Wind (disponible en téléchargement gratuit sur le bandcamp de Thot), puis de se procurer celui-ci. Vous me remercierez plus tard.

Thot - The Fall of the Water Towers (2012)
Thot
The Fall of the Water Towers
Endless Towers
Finally, I've Found One
Grueenn (ft. Colin H van Eeckhout)
Black Fire Swan
White Dusty Fur
The Parade of the Trees
J'aime les ours, le whisky et les internets.

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