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The Melvins - A Walk With Love and Death (2017)

Portrait de Max Cayer
The Melvins - A Walk With Love and Death (2017)

Les Melvins. Ont-ils besoin d'être présentés ? Si vous ne les connaissez pas en 2017 et que vous fréquentez Pelecanus.net, c'est que vous n'avez pas bien fait vos devoirs. Bref, les Melvins, l'institution musicale du Nord-Ouest Pacifique (maintenant installé à Los Angeles) est fort probablement l'un des groupes les plus important, unique, intègre, indépendant et original des 35 dernières années. Voilà, c'est dit. Ils ont influencé tout le monde ou presque qui un jour ont pris une guitare et décidé de faire de la musique bruyante. Un parcours singulier est le leurs, et ce n'est pas différent avec cette nouvelle offrande qui arrive le 7 juillet. Un album double, rien de moins. Une première pour Buzz, Dale et cie. 

Sur A Walk With Love And Death, c'est Steve McDonald de Redd Cross et Off qui fait ses vrais débuts sur disques à la basse et au chant, suite à une ou deux apparitions sur Basses Loaded, prenant le relai de Jeff Pinkus des Buttholes Surfers, qui avait joué sur Hold It In. 

La musique sur cet album est un pot-pourri de plusieurs aspects du son des Melvins, du lourd comme du plus abstrait, en passant par le blizzard. Les deux premières chansons de l'album Death (Black Health et Sober-Delic) sont plus du côté planant, un mélange Floydien/Melvinesque, supporté par les rythmes cassés de Crover et les guitares éthérées d'Osborne, les deux pièces, ne sont pas sans rappeler certains titres de l'album Stag, plus précisément Tipping The Lion et Black Bock. La basse de MacDonald est funky et fuzzée à souhait et supporte très bien les mélodies de King Buzzo.

Le reste de l'album se déroule à peu près comme ceci : un éclectique mix entre la lourdeur et le planant. Une sorte d'auberge espagnole du rock où tout se mélange.

Le reste de l'album se déroule à peu près comme ceci : un éclectique mix entre la lourdeur et le planant. Une sorte d'auberge espagnole du rock où tout se mélange. Certaines chansons sont dans la lignée du matériel plus récent du groupe, c'est à dire Basses Loaded et Hold It In. À partir de la troisième pièce, Euthanasia, les distortions familières du groupe font leurs entrée. On est en territoire connu. Gros riffs sludge, un Buzz tout en voix, c'est lent, c'est lourd et c'est bon !

Steve McDonald prend son tour de chant pour la pièce What's Wrong With You qui fait très hard rock 70's. Très Kiss, qui comme nous le savons est une très grosse influence du trio. Le tempo est un peu plus rapide, la voix de McDonald est très mélodique et va très bien au côté classique rock de la pièce. En général l'album donne l'impression d'écouter du bon gros rock 70's dans un Walkman dont les batteries sont en train de mourir. C'est lent, mais avec une certaine sensibilité pop qui est une facette plus obscure du groupe. Le reste de l'album est tout aussi singulier, on sent que les gars ont travaillé fort à construire le tout ensemble, c'est très bien ficelé.

Flamming Creature nous ramène vers un son plus sludge, plus en ligne avec leur côté lourd. Une pièce très forte, Buzz et Steve y chantent à l'unisson et leurs voix se jumellent très bien l'une à l'autre.

Christ Hammer nous ramène vers des sonorités plus ensoleillées et classic rock, une autre très bonne pièce, qui nous donne le goût de boire une bonne bière au soleil et de se fumer un petit pétard. Buzz y va de quelques solos de guitare psychédélique bien rendu qui donne encore plus de force à la chanson. Cactus Party continue dans cette même lignée, et c'est aussi une très bonne pièce, avec des grosses mélodies, une batterie puissante et une basse juteuse. Et finalement pour la pièce finale de cette première partie, Cardboa Negro qui nous replonge dans les sonorités plus expérimentales de l'époque Stag avec les rythmes brisés à la batterie et une basse très funky. Et c'est la fin de ce disque : Death.

Un excellent effort, qui comme je le disais plus haut, qui démontre beaucoup d'attention à l'écriture et la création de cette collection de chansons. Ils nous servent à la fois un son Melvins classique sur certaines pièces et sur d'autres on sent un hommage à certaines de leurs influences tel que les Who, Kiss, Thin Lizzy et Pink Floyd. Au rythme où ils sortent des albums le groupe aurait pu faire pire, j'ai personnellement adoré, mais je suis un mega fan et peut être que ma perception en est teintée, mais honnêtement, je ne crois pas. C'est aussi un bon album pour les découvrir, et se faire une idée de ce dont ils sont capables, même si les Melvins on plusieurs facettes et qu'il est pratiquement impossible de se faire une image complète de ce qu'ils sont sans se plonger dans leurs très étoffée discographie.

Ensuite le disque Love, qui selon ce que j'ai pu comprendre est la trame sonore d'un court-métrage aussi appelé A Walk With Love And Death, réalisé par un ami du groupe Jesse Nieminenet, et produit par le trio. À partir de ce moment, on tombe dans le côté très expérimental des Melvins, ça rappelle les albums Electroretard, Prick, Honky et leur matériel vraiment plus étrange. Énormément de bruitages sonores, d'échantillonnages, de drones, et de percussions lointaines, et autres collages audios trafiqués par des effets studio et manipulés par la suite. Aucune chanson n'a de voix ou de paroles, mise à part celles où les échantillonnages contiennent des gens qui parlent. C'est définitivement une drôle d'écoute, rien ne ressemble à une chanson normale, mais pour ceux qui connaissent bien le groupe, rien n'est trop déstabilisant... Un bon compagnon pour l'album Death,  qui montre une autre facette du groupe, et avec ça, nous complétons notre "Walk With Love And Death".
 
Les Melvins après 33 ans d'activité et de déchiffrage sonore ne montrent aucun signe de ralentissement et de compromis et c'est tant mieux. Le rock moderne et fade de notre époque a besoin de troupes comme celle de King Buzzo et de Dale, pour compenser ceux et celles qui n'osent pas repousser les limites et pour ça, nous en sommes reconnaissant.
 
Aucune date n'est pour l'instant prévue pour la sortie du court-métrage, mais une courte bande-annonce circule sur Internet. L'album, lui, est disponible en CD, LP et format digital chez Ipecac depuis 7 juillet 2017.
 
The Melvins - A Walk With Love and Death (2017)
The Melvins
A Walk With Love & Death
Black Health
Sober-delic (acid only)
Euthanasia
What's Wrong with You?
Edgar the Elephant
Flaming Creature
Christ Hammer
Cactus Party
Cardboa Negro
Aim High
Queen Powder Party
Street Level St. Paul
The Hidden Joice
Give It To Me
Chicken Butt
Eat Yourself Out
Scooba
Halfway To the Bakersfield Mall
Pacoima Normal
Park Head
T-Burg
Track Star
The Asshole Bastard
Batteur pour Nous Étions et Argument, bassiste pour Valeri Fabrikant et The Band Of Peace, père de famille, maniaque de musique en tout genre.

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