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Ledge - Year one (2017)

Portrait de Mathieu
Ledge - Year one (2017)

En 2001, quand Justin Broadrick mis fin à Godflesh avec l’album Hymns, le dernier titre de ce disque, Jesu, annonçait déjà la direction qu’il allait prendre avec son projet suivant. Plus organique, plus lent et plus mélodique. Prenant exemple sur cette manière de prendre un tournant décisif, John Hoffman, chanteur de Weekend Nachos, prend avec Ledge un virage tout aussi lent, mais beaucoup plus lourd que son groupe précédent, après l’avoir annoncé par le biais du dernier titre de l’album Apology.

Le son de Ledge ne surprendra cependant aucun fan de la power violence du groupe de Chicago puisqu’ils avaient habitué leur public à un son sludge identique depuis l’album Unforgivable et des parpaings sonore tels que Worthless et Future sur l’album Worthless. Ledge est en quelque sorte le miroir difformant de Weekend Nachos. Une manière simple et efficace pour Hoffman de produire du son en solo. Andy Nelson, ex associé de Weekend Nachos, est de retour à ses côtés à la guitare, mais tout les autres instruments (chant, basse, batterie,piano) sont crédités au nom de Hoffman.

Aussi gras que les cousins de la Nouvelle-Orléans de Primitive Man, avec toutefois un son plus compressé et quelques accélérations Punk.

Seul l’avenir nous dira s'il en sera encore de même après, mais pour l’heure Hoffman semble plutôt productif avec déjà trois sortis en deux ans, sans compter ce Year one qui offre une seconde occasion de redécouvrir les deux titres de la demo et le morceau du split avec Disrotted (où figure quelques notes de piano). Aussi gras que les cousins de la Nouvelle-Orléans de Primitive Man, avec toutefois un son plus compressé et quelques accélérations Punk, les trois titres de Ledge roulent sur le même rythme et la même note, mais la bonne note.

Identifié sur l’adresse Bandcamp comme du Doom, Ledge fait plutôt du sludge monochrome fleuretant avec le Funeral Doom. Une musique extrême et monochrome où la haine est poussée à onze. C’est cette émotion qui permet d’ailleurs à cette compilation d’être aussi prenante. Si la musique de Ledge manque de variété d’un point de vue formel, on y trouve beaucoup une passion commune avec Weekend Nachos pour le larsen et la colère brute. Encore une fois, à l’instar de Broadrick, Hoffman a créé un projet cohérent avec l’évolution de son projet précédent. Quant à ceux à qui les accélérations des Nachos manquent, ils peuvent toujours se reporter sur Spine, son autre projet, tout simplement hardcore. Ledge est toutefois le plus original et le plus intéressant des deux.

 

Ledge - Year one (2017)
Ledge
Year one
Mare
Lost soul
Given
25/02/82, 1m80, à peine 60 kilos et élevé pour parcourir le macadam parisien de refuge en refuge jusqu'à son déménagement à Londres. Chroniqueur rock de 2004 à 2010 sur Eklektik-rock puis sur la fille du rock depuis 2010, bibliothécaire 2.0 depuis 2008, passionné de musique (metal, jazz, rap, electro …) et de comics. Ecrit aussi en anglais sur Delay and Distorsion (Chronique musicale).

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