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ILSA - The Felon's Claw (2015)

Portrait de Mathieu
ILSA - The Felon's Claw (2015)

Hormis lors de leur participation à un split avec Hooded Menace, il semblerait que le nom de Ilsa ait été ignoré par les fans de doom et de sludge pour des raisons que j’ignore, et que je refuse même de comprendre. Depuis leur premier album en 2009, The Maggots Are ungry, ils n’ont fait que sortir une série d’albums que tout fan de doom et de death metal devrait posséder.

Sombre, croustillant, remplis de gras plutôt que d’aigus, et gros, vraiment très gros

Le grain de leurs guitares consiste en tout ce que tout fan des deux genres demande : Sombre, croustillant, remplis de gras plutôt que d’aigus, et gros, vraiment très gros. The felon’s claw les voit d’ailleurs renouer avec le son étouffant de leur second, et excellent, album, Tutti el colori del buio, après un Intoxicantations un peu moins dense. C’est le retour de l’overdose, de la grosse couche de saturation que l’on se prend dans la gorge et dans les narines. Le son physique que l’on caresse même à travers les enceintes pourries d’un PC portable.

L’écriture est maitrisée avec pas mal de variations et de nombreux riffs tous plus excellents les uns que les autres

Bien que leur style se trouve à mi-chemin entre le doom et le death, les morceaux de The felon’s claw sont globalement autour des trois minutes, avec quelques exceptions allant au-delà des six minutes. Par conséquent, le groupe ne repousse pas les limites du raisonnable pour tenter de vous faire avaler leur riffs jusqu’à l’épuisement. Au contraire, l’écriture est maitrisée avec pas mal de variations et de nombreux riffs tous plus excellents les uns que les autres. En revanche, aucun refrain ne ressort en particulier. Ceci dit, l’absence d’accroches évidentes n’a jamais empêché Autopsy d’être les meilleurs, alors peu importe si on finit par les fredonner ou pas, l’important c’est que les riffs soient là et que l’on ne puisse pas les ignorer.

Niveau voix, la voix évoque un Martin Von Drunen (Asphyx, Hail of Bullets) qui grognerait plus de la gorge que du bide. Le chanteur n’est d’ailleurs pas le seul à porter les maitres du death doom finlandais dans son cœur à en juger par les riffs des guitaristes, mais ils n’en reste pas pour autant là et s’inspirent aussi des débuts de Paradise Lost  (Pandolpho et son solo mélancolique) ou de l’approche char d’assaut de Bolt Thrower.

En progression constante, Ilsa offre sur The felon’s claw les meilleurs titres de sa carrière jusqu’à présent et devrait enfin accèder à une plus large reconnaissance. Bien sûr, je suis incroyablement biaisé vis-à-vis de ce groupe car je les adore depuis longtemps et je n’attends qu’une chose, c’est de les voir enfin jouer en Europe. N’attendez plus pour vous pencher sur leur discographie et rattraper ainsi votre retard. Il n’y a pas de honte à ne pas connaitre un groupe, mais continuer alors qu'il s'agit d'un groupe aussi mortel serait purement criminel.

 

ILSA - The Felon's Claw (2015)
ILSA
The Felon's Claw
Oubliette
25 Cromwell
Smoke is the Ghost of Fire
Buried in the Bedrock and Concrete of our Cities
Pandolpho
Pass\\Out
Enter the Void
Armstrong’s Future
Katabasis
Song of the Saw Blade
25/02/82, 1m80, à peine 60 kilos et élevé pour parcourir le macadam parisien de refuge en refuge jusqu'à son déménagement à Londres. Chroniqueur rock de 2004 à 2010 sur Eklektik-rock puis sur la fille du rock depuis 2010, bibliothécaire 2.0 depuis 2008, passionné de musique (metal, jazz, rap, electro …) et de comics. Ecrit aussi en anglais sur Delay and Distorsion (Chronique musicale).

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