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David Bowie - Blackstar (2016)

Portrait de Julien
David Bowie - Blackstar (2016)

Nous avons déjà trop pleuré. Assez de larmes pour une vie entière. Au tarot, tirer la faucheuse n’a rien de morbide. Elle signifie que du passé il faut faire table rase pour repartir sur une base saine et envisager l’avenir entièrement, sans être alourdi par son vécu. David Bowie est mort, sa perte est immense. Trop rares sont maintenant les génies créatifs dont la seule vocation est de travailler inlassablement pour surprendre leur public.

L’intemporalité restera la marque de Bowie.

Blackstar est un album incritiquable. La mort de son compositeur en fait une œuvre testimoniale, la conclusion d’une carrière musicale qui aura lancé plus de modes qu’elle n’en aura suivi. Alors, oui, Blackstar est mortifère. Des paroles aux titres, la mort est omniprésente, car elle a sans doute été pleinement assumée par Bowie, luttant contre le cancer. Ce n’est pas de la résignation, c’est du stoïcisme. Mais je veux voir encore en Blackstar la synthèse parfaite d’une carrière en soi parfaite. La voix du maître, aussi fatiguée qu'elle puisse sembler, résonne toujours, chant inimitable d’un héraut cosmique venu d’ailleurs.  L’intemporalité restera la marque de Bowie. « ‘Tis a Pity She Was a Whore » en est la meilleure preuve. En convoquant un OVNI de la dramaturgie élisabéthaine, Bowie semble adresser une épitaphe des plus ironiques à son public. Ne me pleurez pas. Je n’ai pas intitulé l’un de mes morceaux « Lazarus » pour que vous restiez prostrés. Au fond de vous, vous êtes un élément du paradigme créatif. Il en reste des raids contre l’inexprimé à mener. Au travail.

 

David Bowie - Blackstar (2016)
David Bowie
Blackstar
Blackstar
‘Tis a Pity She Was a Whore
Lazarus
Sue (or In a Season of Crime)
Girl Loves Me
Dollar Days
I Can’t Give Everything Away
J'aime les chats roux, les pandas roux, Josh Homme et Jessica Chastain.

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